Voici une petite partie de l’histoire de Bréhémont, biensur l’histoire c’est déroulée au file des années et je ne peux que reprendre quelques anecdotes. J’essaierais, au fur et à mesure, d’apporter des précisions sur la vie de ce bourg.
Bien longtemps après la préhistoire, qui ne laissera qu'un nom de lieux sur la commune (La grande borne près de l'Ouche) et le passage supposé de normands sur l'Ile, Bréhémont commenca à se contruire au XIIème siécle grâce à la fragilité des digues et levées construites pour se protéger de la Loire. N’étant pas surveillées, elles se dégradaient rapidement après leur construction. Devant ce constat d'échec, les seigneurs décidèrent de confier le bon état de celles-ci à des personnes directement intéressées. A la demande des seigneurs, Henri II, conte d'Anjou et roi d'Angletterre, introduit vers 1160, des "hotes" (militaires) chargés de construire les levées. En échange, ils obtenaient des réductions de service militaire. De leurs coté, les seigneurs excemptaient leurs droits féodaux sur leurs cerfs acceptant de batir leur habitation sur la levée [Charte d'Henri II]. Pendant les 2 siècles suivant, aucune inondation importante ne vint effondrer les digues, aussi Bréhémont pris à cette époque, la physionomie d'aujourd'hui.
En 1832, le conseil municipal, formé des principaux propriétaires, décida, sans distinction, que les parcelles anticipées (40 ares environ) devaient redevenir communales, sous les 15 jours. A cette nouvelle, les plus pauvres déclarèrent : "Que non seulement ils ne rendraient pas les terrains contestés, mais qu'ils partageraient entre eux le reste des biens communaux!". Après être passé de la parole à l'action, les gendarmes arrêtérent cette révolte.
Mais en Août 1833 (Révolte de Bréhémont), les habitants formèrent des groupes pour réclamer le partage des terres, l'altercation fut si mouvementée que les autorités durent rebrousser chemin. Le lendemain six arrestations eurent lieu et les meneurs amenés difficilement à Azay-le-Rideau, des barricades avaient vu le jour dans le bourg... N'ayant pu libérer les prisonniers, les habitants chargèrent les cavaliers. De nouvelles arrestations firent tomber la révolte. Finalement tout s'arrangea, les parcelles furent vendues aux occupants pouvant les payer…le reste devint propriété de la commune.
1843 est l'année de la construction de l'Eglise de Bréhémont, Eglise paroissiale Sainte-Marie-Madeleine, dessiné par l'architecte Alexandre Vestier. Les vitraux (1846) de Laurent et cie de Paris, sont signés Galimard. L'Eglise est occidentée, cette disposition serait du aux grands risques d'inondations. Mais une version de l'histoire, plus populaire, dit que cette disposition est du, aux financiers de la construction, qui souhaitaient voir la sortie de la messe de chez eux !
Fief donné par les chanoines de Saint-Martin de Tours aux seigneurs de L'Ile-Bouchard.
Erigeen châtellenie, il fit partie du marquisat d'Ussé, créé en 1692.Ravagé par les grandes crues de la Loire (1846, 1856, 1866).
23 septembre 1846, la loire perce la levée en plusieurs points.
16 mai 1856, formation d'une brèche de 180 mètres en face de la queue de l'ile. Bréhémont n'est pas touché.
1er juin 1856, nouvelle crue, dont le maximum est atteint le 4 juin. A Milly, brèche de 25 mètres dans la levée. Dans le bourg, 27 maisons sont emportées sur 160 mètres.
Guerre 14-18 : 45 combattants tués sur une population de 381 personnes.
Guerre 39-44 : 5 tués. En 1943, la résistance était présente dans le canton, une équipe de patriotes d'Huismes, Rivarennes et Bréhémont s'était "spécialisée" dans l'attérissage clandestin.
Au cours des siècles Bréhémont, c'est nommé "Bruhenum", puis "Brullium Aymonis" (le Breuil d'Aymon). Un "breuil" en celtique voulant dire "endroit boisé".
Si vous souhaitez découvrir quelques anecdotes de Bréhémont et de Touraine, je vous conseille de découvrir le site de Rémi Jimenes.
« Henri [II], roi d'Angleterre, et duc de Normandie et d'Aquitaine, et comte d'Anjou, à l'évêque d'Angers et à tous ses hommes et ses fidèles de l'ensemble de l'Anjou et de la Touraine, salut...
J'ai vu et vérifié moi-même les maux et les dommages causés par la Loire dans la Vallée ; c'est pourquoi, pris de pitié, j'ai dispensé du service d'ost et de chevauchée les hôtes qui se fixeront sur les turcies, sauf si je les convoque pour une guerre déclarée. S'il arrive qu'ils soient convoqués par moi ou, après moi, par mon héritier qui sera seigneur d'Anjou, ils marcheront tous ensemble, réunis sous la même bannière, et seulement pendant le temps que le comte d'Anjou commandera en personne son armée ; entre temps, sous la surveillance de mes officiers, gardes des turcies, ils travailleront à l'entretien des turcies, là où cela sera nécessaire.
Et, en contrepartie de mon bienfait, j'ai voulu savoir quels avantages seraient accordés à leurs hommes par ceux qui perçoivent des revenus dans la Vallée ; en ma présence, ceux-ci ont permis à tous leurs hommes résidant entre la Voie angevine (1) et la Loire de venir se fixer sur les turcies, à l'exception des chevaliers et des sergents fieffés ; tous seraient dispensés de la corvée d'entretien des fortifications (2) et de la fourniture des repas coutumiers. Ceux qui avaient coutume de porter leurs terrages et leurs dîmes, partout où leur seigneur l'ordonnait, les apporteraient en gerbes jusqu'aux granges seigneuriales, situées seulement dans la Vallée, et non ailleurs (3)...
Si quelqu'un, résidant à l'intérieur ou hors de la Vallée, a une contestation avec un habitant des turcies, leurs seigneurs viendront dire le droit sur les turcies ; si ces derniers refusent de venir juger, mes officiers, gardes des turcies, leur rendront justice sur place. En outre, tous les habitants installés sur les turcies sont collectivement exemptés de toute charge envers leurs seigneurs, à l'exception des trois cas traditionnels : quand le seigneur fera chevalier son fils aîné, quand il mariera sa fille aînée, ou qu'il faudra payer sa rançon (4)...
Pour sa maison d'habitation, chacun paiera à son seigneur un cens annuel de deux deniers... Et si quelques serfs s'installaient sur les turcies, leurs seigneurs n'exigeraient d'eux rien de plus, sauf les quatre deniers de chevage, aussi longtemps qu'ils séjourneront.
Témoins : F.[Froger Petit], abbé de Saint-Florent, A.[Aimery], abbé de Bourgueil, Jean, sous-doyen de Saint-Martin de Restigné, Guillaume [1er] de Montsoreau et son fils Guillaume [II], Joscelin [II] Roinard, Ulger de l'Ile, Aimery Savari, Aimery d'Avoir, Hugues de Cleers (5) ; et de la cour du roi : Guillaume, comte d'Arundel, et Richard du Hommet, connétable, et Etienne de Tours, chambrier du roi (6).
En Vallée, dans la prée de Saint-Florent (7). »
(1) L'ancienne voie romaine d'Angers à Tours qui longe la rive nord de l'Authion.
(2) Le bidannum, dû deux fois par an.
(3) Les seigneurs résidant sur la rive gauche construisent alors des granges encore visibles aujourd'hui.
(4) Le quatrième cas, le départ pour la croisade, n'était pas en usage dans les domaine des Plantagenêts. Ceux qui dépendent d'un seigneur ecclésiastique ne doivent évidemment rien.
(5) Sénéchal de la Flèche et aussi seigneur de Clefs. Tous les puissants féodaux de la Vallée sont présents.
(6) Etienne de Tours ou Etienne de Marsay, après avoir été chambrier, c'est à dire, gardien des archives et du trésor, porte, à partir de 1168, le titre de Sénéchal d'Angers ( où il fonde l'hôpital Saint-Jean ). Cette charte non datée ne peut donc être postérieure à cette dernière année.
Elle doit aussi être placée après 1162, car les spécialistes jugent son style diplomatique en progrès par rapport au texte sur les ponts de Saumur. Deux dates restent possibles : l'été 1166 ou le début de 1168, périodes où Henri II fait de longs séjours dans la région.
(7) En Anjou, vaste prairie non divisée par des haies. Le roi, préférant décider sur le terrain, s'est sans doute installé dans la vaste prée rattachée à la Blairie, et s'étendant le long de l'Authion sur Saint-Lambert-des-Levées et Saint-Martin-de- la-Place.
( traduit d'après le Livre Rouge, fol. 95, v° )
1846 | 1860 | 1946 | 1968 | 2018 |
1730 habitants | 1594 habitants | 744 habitants | 771 habitants | 759 habitants |
Pays | France |
Région | Centre |
Département | Indre-et-Loire |
Arrondissement | Chinon |
Canton | Azay-le-Rideau |
Code INSEE | 038 |
Code Postal | 37130 |
Altitude | 40 mètres |
Superficie | 1271 hectares |
Population | 776 habitants |
Projection | X | Y |
Lambert II étendu | 450200 m | 2256900 m |
Lambert Zone II | 450200 m | 2256900 m |
Système | Longitude | Latitude |
NTF | -2.200 grades | 52,55 grades |
ED50 | 00° 21' 23" | 47° 17' 45" |
Population : 12 342 habitants |
Communes : Azay-le-Rideau, Bréhémont, La Chapelle-aux-Naux, Cheillé, Lignières-de-Touraine, Rigny-Ussé, Rivarennes, Saché, St-Benoit-la-Forêt, Thilouze, Vallères, Villaines-les-Rochers |
1 : Niveaux des eaux normales sur la Loire et sur le Vieux Cher |
2 : Montées des eaux sur les 2 cours d'eaux |
3 : Alerte sur la Loire, le Vieux Cher sort de son lit |
4 : Le Vieux Cher rempli son réservoir |
5 : Le Vieux Cher déborde de son réservoir et inonde le village |
6 : La crue est à son maximum |
7 : Début de la décrue |
8 : Rétentions d'eaux entre les 2 levées |
9 : Les 2 cours d'eaux reprennent leurs débits normaux |
10 : Le village n'est plus inondé |